Même si Gernika était et est depuis des temps immémoriaux un lieu chargé de symbolisme et d’importance pour tous les Basques, le symbole de la démocratie et des droits historiques, c'est grâce à Picasso que la ville de Gernika est à présent connue dans le monde entier comme un symbole des bombardements de terreur et, par extension, des horreurs de la guerre. 

Pour éviter toute équivoque, nous devons dire que Picasso est né dans la ville espagnole de Málaga et qu’il n’a jamais été à Gernika. Lorsque la Guerre civile espagnole éclata, Picasso vivait à Paris et le Gouvernement de la IIe République chargea le peintre de réaliser une fresque murale pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle qui allait avoir lieu dans cette ville au mois de juin. Picasso n’avait au début pas d’idée claire sur le sujet à traiter pour réaliser cette fresque, jusqu’au 26 avril de cette année, date du bombardement de la ville de Gernika. Les journalistes qui se trouvaient à Bilbao pour couvrir les événements de la Guerre civile et notamment le correspondant britannique George Steer firent connaître la nouvelle de ce bombardement dans le monde entier. De fait, deux jours après le bombardement, l’information était en première page des principaux journaux du monde démocratique (l’événement fut censuré dans les pays gouvernés par les dictatures impliquées dans les faits comme l’Espagne « Nationale », le Portugal, l’Italie, l’Allemagne et le Japon). Picasso eut connaissance du fait par la presse internationale et par plusieurs amis, et décida de représenter ce terrible événement dans son œuvre.  ​